(concert jeudi 20 juillet – Géraldine Laurent Quartet invite Médéric Collignon)
Nommée aux Victoires du jazz 2023 comme artiste de l’année et comme concert de l’année
Les grandes cheffes reçoivent des étoiles comme Anne-Sophie Pic, Géraldine Laurent pour « Cooking » a reçu déjà une Victoire du jazz et est nommée cette année, donnes-nous envie de venir à ta table.
La comparaison avec les étoilés Michelin est flatteuse, mais je ne peux rester que très humble face à des grands chefs comme Anne-Sophie Pic, que j’admire énormément, qui font de la cuisine un lieu de création artistique innovantes et sans cesse en mouvement .
Je suis effectivement toujours très honorée et très touchée d’être nommée aux Victoires du jazz et d’avoir reçu en 2020 un prix pour l’album de l’année avec le disque « Cooking ». Ceci est le fruit d’un travail collectif grâce aux merveilleux musiciens avec qui je travaille, grâce à toute l’équipe du label Gazebo de Laurent de Wilde qui est, non seulement un pianiste extraordinaire, mais également un merveilleux producteur ! Grâce à une belle collaboration avec l’attachée de presse Marie-Claude Nouy et mon agent Marion Piras.
Comment composes-tu ? Pour ce projet, la cuisine semble une source d’inspiration, est-ce les épices qui titillent nos oreilles, qui suscitent l’improvisation ? Parles-nous aussi de ta brigade, Paul Lay, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou.
La cuisine est effectivement un domaine qui me passionne, il y a énormément de choses communes entre le travail d’une brigade en cuisine, et celui d’un groupe en musique, répétitions, travail technique, mises en place et coup de feu! pour les cuisiniers, concerts pour les musiciens etc … j’ai essayé de construire un répertoire constitué de petites histoires de « cuisine », des thèmes propices à l’improvisation, et de m’entourer de ma « brigade » préférée! Paul, Donald et Yoni. Nous avons des références communes, nous sommes tous les quatre très attachés à l’acoustique, au swing, à la danse, à l’interplay qui est indispensable pour jouer ensemble, interagir.
Quelle est l’histoire de l’invitation de Médéric Collignon ?
Je connais Médéric depuis longtemps, et nous nous invitons régulièrement dans nos projets respectifs , l’inviter à partager de temps en temps la musique de « Cooking » s’est fait très naturellement. C’est un musicien très talentueux, doué, singulier, généreux, au service de la musique et jouer avec lui est toujours inspirant, plein de surprises et donne de nouvelles couleurs au son et à l’énergie du groupe.
En 2008, tu as été élue meilleure musicienne par l’Académie du jazz, la première femme pour ce prestigieux prix, cette année c’est Leila Olivesi, tu fais partie de son projet « Astral », parles-nous de tes différentes rencontres.
Nous nous connaissons depuis quelques années avec Leila, par le biais notamment de Donald Kontomanou, Yoni Zelnik, Manu Codjia avec qui, elle et moi, jouons dans nos projets respectifs. Egalement par notre très cher ami commun Claude Carrière qui nous manque et nous relie malgré sa disparition. Les multiples talents de pianiste, de compositrice de Leila ont étés très justement récompensés par ce prix de l’Académie du jazz, son disque Astral est particulièrement bien pensé, bien composé, audacieux, lumineux, c’est un style de jazz que j’aime écouter, jouer et cela m’a beaucoup touchée que Leila m’invite à partager sa belle musique.
Ton projet remonte à l’avant-covid, après « Cooking » as-tu une nouvelle recette sur le feu ?
Le disque Cooking est sorti effectivement en octobre 2019 peu de temps avant le premier confinement, puis est arrivé le deuxième confinement! bref, nous avons commencé à faire des concerts plutôt à partir de 2021, cela me semble du coup pas si lointain! et nous avons la chance de pouvoir continuer de jouer. Je suis toujours lente à sortir de nouveaux disques! car j’aime également travailler en sidewoman, jouer la musique des autres. Mais j’ai quelques projets sur le feu, notamment un duo avec le merveilleux Paul Lay « We love Jobim » qui comme son nom l’indique est autour de la musique d’Antonio Carlos Jobim, pour qui nous avons tous les deux un amour sans fin !